Avec Monica Gomes à la Balsamine, l’art de préserver les possibilités de l’émergence

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Avec Monica Gomes à la Balsamine, l’art de préserver les possibilités de l’émergence

Le 28 Déc 2020
Pierrick De Luca, Jean Le Peltier et Cécile Maidon dans Les loups, mise en scène Jean Le Peltier, création à La Balsamine (Bruxelles), mars 2018. Photo Hichem Dahes.
Pierrick De Luca, Jean Le Peltier et Cécile Maidon dans Les loups, mise en scène Jean Le Peltier, création à La Balsamine (Bruxelles), mars 2018. Photo Hichem Dahes.

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Pierrick De Luca, Jean Le Peltier et Cécile Maidon dans Les loups, mise en scène Jean Le Peltier, création à La Balsamine (Bruxelles), mars 2018. Photo Hichem Dahes.
Pierrick De Luca, Jean Le Peltier et Cécile Maidon dans Les loups, mise en scène Jean Le Peltier, création à La Balsamine (Bruxelles), mars 2018. Photo Hichem Dahes.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 132 - Bruxelles, ce qui s'y trame
142

À Schaer­beek, quarti­er juste un peu excen­tré s’affirmant néan­moins comme un pôle cul­turel brux­el­lois incon­tourn­able, La Bal­samine érige dis­crète­ment à l’ombre de la place Dail­ly un nid pour l’émergence de « créa­tions impos­si­bles à enfer­mer dans les mots », comme le dit sa direc­trice Mon­i­ca Gomes. C’est là que Sil­vio Palo­mo, Simon Thomas, Lucile Cho­quet ou Mer­cedes Dassy, par exem­ple, font bouger les lignes de la créa­tion belge fran­coph­o­ne.

La scène est recou­verte d’un tapis de plas­tique sub­limé par un éclairage bleuté, représen­ta­tion fan­tai­siste low-cost de l’Antarctique enneigé. Nous sommes en mars 2018 et Jean Le Pelti­er présente à La Bal­samine son spec­ta­cle Les Loups, dans lequel les hommes côtoient pin­gouins et canidés à la recherche d’un nou­veau lan­gage. Quelques mois plus tard, sur la même scène, un homme et une femme s’installent pour dîn­er avec un ours polaire sur une ban­quise qui se frac­tionne soudain dan­gereuse­ment. La pièce Orig­ine, de Sil­vio Palo­mo, fait écho à celle de Jean Le Pelti­er en racon­tant une nordic­ité fan­tas­mée comme habi­tat pos­si­ble pour une human­ité qui se réaf­firme par un con­tact déroutant avec l’animal. Les codes 
scéniques, les niveaux de jeu et les pro­pos sont certes dif­férents, mais les esthé­tiques dia­loguent. Pour le spec­ta­teur assidu de La Bal­samine, il y a là un croise­ment fécond, une cohérence inespérée.

« Chez Sil­vio Palo­mo, il est ques­tion de la cohab­i­ta­tion comme dernier refuge pos­si­ble, dans un quo­ti­di­en banal dans lequel on se pré­pare à tout, surtout au pire », analyse Mon­i­ca Gomes. « Même dans un monde étrange de froid et d’animalité, l’humain dresse des listes, pré­pare à manger, fait du range­ment : autant d’actes quo­ti­di­ens qui sont le reflet de nos oblig­a­tions et des règles qui nous struc­turent. J’aime aus­si com­ment il explore la tyran­nie que le con­sen­sus peut provo­quer : une gen­til­lesse paralysante, désagréable et absurde aus­si. »

Palo­mo et Le Pelti­er font par­tie, avec d’autres artistes de leur généra­tion comme Simon Thomas et Mer­cedes Dassy, d’une cohorte dont le pro­pos racon­te une vie stan­dard­is­ée par la mon­di­al­i­sa­tion et ose un regard sociopoli­tique affir­mé, tout en évi­tant la prise de parole uni­di­rec­tion­nelle et frontale, lui préférant des formes sen­si­bles et l’exploration des per­cep­tions et des émo­tions. Mer­cedes Dassy, par exem­ple, met en scène dans B4 sum­mer une femme seule qui ne parvient pas à s’extirper de son fau­teuil en plas­tique. « Ain­si, avant tout par la forme, elle par­le de la dif­fi­culté d’exprimer une résis­tance, laque­lle n’arrive pas tou­jours à s’énoncer sans être étouf­fée, déviée de sa course ou récupérée. » 

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