Entretien avec Jérôme Marin, alias Monsieur K.

Entretien
Parole d’artiste
Cabaret

Entretien avec Jérôme Marin, alias Monsieur K.

Le 19 Nov 2023
Cham Lavant, Évocation du Secret de Monsieur K. au Théâtre de l’Atelier le 27 juin 2023, 26,5 x 41 cm, 33 exemplaires en risographie, Original 33 Édition, Galerie Hus Paris.
Cham Lavant, Évocation du Secret de Monsieur K. au Théâtre de l’Atelier le 27 juin 2023, 26,5 x 41 cm, 33 exemplaires en risographie, Original 33 Édition, Galerie Hus Paris.

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Cham Lavant, Évocation du Secret de Monsieur K. au Théâtre de l’Atelier le 27 juin 2023, 26,5 x 41 cm, 33 exemplaires en risographie, Original 33 Édition, Galerie Hus Paris.
Cham Lavant, Évocation du Secret de Monsieur K. au Théâtre de l’Atelier le 27 juin 2023, 26,5 x 41 cm, 33 exemplaires en risographie, Original 33 Édition, Galerie Hus Paris.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 143 Cabaret - Althernatives Théâtrales
150 – 151

En 2001, Mon­sieur K. devient un per­son­nage à part entière. À par­tir de 2006, il crée une soirée cabaret men­su­elle à Paris dans un café lit­téraire, La Grande Red­oute de l’Ogre à Plumes, et s’associe à des per­form­ers bien con­nus des cabarets inter­lopes parisiens (The Man Inside Cor­rine, Tom de Pekin, Mon­sieur Katia, Madame H.). En octo­bre 2015, il relance l’aventure du célèbre cabaret parisien Madame Arthur, qui rou­vre ses portes après sept ans de som­meil, et crée, avec Mori­an & Char­ly Voodoo, cette nou­velle troupe dont il est le directeur artis­tique jusqu’en 2018, avant de se lancer dans l’aventure du Secret, un an après. Depuis, Jérôme Marin, alias Mon­sieur K., organ­ise et ani­me au Truc du Père- Lachaise ces ren­dez-vous men­su­els secrets, uniques, éphémères et orig­in­aux. On y boit, on y mange, les artistes invités côtoient les spec­ta­teurs et alter­nent chan­sons, effeuil­lage, sketch­es, théâtre, danse, acro­batie, sous la houlette du maître de céré­monie en haut-de-forme.


Com­ment Mon­sieur K. est-il né ?

J’ai passé le feu bac A3 et, dans l’option théâtre, nous avions à tra­vailler sur Karl Valentin, le célèbre cabaret­tiste muni­chois. Ça a été une décou­verte très forte ! Entre la fin du lycée et le début de l’université, j’ai com­mencé à faire du drag-queen en pro­fes­sion­nel et à tra­vailler dans la nuit, comme on dit ! La péri­ode était celle des belles années du queen ; elle était cha­toy­ante, les per­son­nages que l’on croi­sait extra­or­di­naire­ment excentriques.En 1997, je suis revenu au théâtre avec des textes de Karl Valentin que j’interprétais dans les bars d’Orléans en duo, notam­ment avec Krista Fromet, avec qui je col­la­bore tou­jours au Secret. Lors de ces spec­ta­cles, un per­son­nage avec un haut-de-forme est apparu, et quand j’ai décou­vert Kurt Weill et Bertolt Brecht, Mon­sieur K. s’est pro­gres­sive­ment lancé dans l’interprétation de chan­sons de Kurt Weill. Les choses se sont mis­es en place à la suite. Décou­vrir la force d’un per­son­nage de cabaret est une chose extra­or­di­naire. On est très vite con­fron­té à la ges­tion du pub­lic : impos­er le silence à des gens qui ne sont pas for­cé­ment là pour écouter, habiter l’espace quand l’espace n’est pas joli, faire imag­in­er le cabaret quand on chante dans un café con­tre un présen­toir de jour­naux, etc. On est aus­si con­fron­té à des choix per­son­nels, liés à l’allure du per­son­nage. La tenue de Mon­sieur K. peut paraître nor­male aujourd’hui, mais faire le choix de porter des talons et d’être maquil­lé con­sti­tu­ait un risque à l’époque, même si je pou­vais porter tout cet atti­rail dans les rues d’Orléans sans me faire agress­er… Les bars d’Orléans m’ont offert un ter­rain fab­uleux de mon­stra­tion et d’expérimentation. Il est hyper- intéres­sant d’aller dans des endroits comme ceux-là, où les gens n’attendent pas une propo­si­tion cul­turelle. Quand ils s’arrêtent de par­ler pour écouter et que ça les intéresse, l’effet est ren­ver­sant. Il y a là, je crois, quelque chose qui relève du vrai rap­port au cabaret, dans un tro­quet où on mange et on boit, et où, tout d’un coup, tout est pos­si­ble parce que les gens sus­pendent leurs gestes et prof­i­tent du spec­ta­cle.


Com­ment car­ac­téris­er l’évolution récente du cabaret ?

Sans vouloir sem­bler en porte-à-faux avec les cabarets tra­di­tion­nels, je crois que la qual­ité artis­tique est davan­tage recher­chée dans les formes qui les renou­vel­lent. Reste que le spec­tre du cabaret est très large. Beau­coup d’artistes pren­nent à bras- le-corps des formes esthé­tiques et poli­tiques. Il y a une recrude­s­cence de jeunes artistes et beau­coup de scènes sont à dis­po­si­tion pour mon­tr­er son tra­vail. La réin­ven­tion de formes déjà éprou­vées est per­ma­nente, et j’adore la façon dont elles sont remis­es en ques­tion. Voyez par exem­ple com­ment Jonathan Capde­vielle ou François Chaig­naud, pour ne citer qu’eux, mon­trent leur intérêt pour ce genre.

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