Chercher la lumière

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Entretien avec Ingeborg Orthofer

Le 23 Oct 1995
Rainer Frieb, Erni Mangold, Eva Bonek, Hanno Pösctll, Ute Vellner, Eduard Wildner. EXCÉDENT DE POIDS, mise en scène de Hans Gratzer, Schauspielhaus, Vienne. Photo Christine de Grancy.
Rainer Frieb, Erni Mangold, Eva Bonek, Hanno Pösctll, Ute Vellner, Eduard Wildner. EXCÉDENT DE POIDS, mise en scène de Hans Gratzer, Schauspielhaus, Vienne. Photo Christine de Grancy.
Rainer Frieb, Erni Mangold, Eva Bonek, Hanno Pösctll, Ute Vellner, Eduard Wildner. EXCÉDENT DE POIDS, mise en scène de Hans Gratzer, Schauspielhaus, Vienne. Photo Christine de Grancy.
Rainer Frieb, Erni Mangold, Eva Bonek, Hanno Pösctll, Ute Vellner, Eduard Wildner. EXCÉDENT DE POIDS, mise en scène de Hans Gratzer, Schauspielhaus, Vienne. Photo Christine de Grancy.
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INGERBORG ORTHOFER : J’ai ren­con­tré Wern­er en 1976 à l’É­cole des Arts Appliqués de Graz, un pôle d’at­trac­tion pour les artistes en herbe. Wern­er avait alors 18 ans, moi j’en avais 16. Wern­er m’in­triguait car il y avait en lui un curieux mélange. Il avait des qual­ités intel­lectuelles cer­taines, il savait bien men­er le débat, argu­menter ; ce qui lui a valu pas mal d’en­ne­mis. En même temps il était très mal­adroit, c’é­tait un ours mal léché. Il était dans la sec­tion « sculp­ture », et moi dans la sec­tion « métal ». Puis il a quit­té l’é­cole de Graz pour étudi­er pen­dant deux ans à l’A­cadémie des Beaux-Arts de Vienne.

Une fois que nous avons appris à con­naître le milieu artis­tique, nous avons décidé de ne pas jouer à ce jeu-
là. Alors nous avons cher­ché une petite mai­son à la cam­pagne, en Styrie de l’Est, et nous avons rompu tous les ponts avec le monde extérieur. La lit­téra­ture et la musique étaient les seules choses qui nous restaient.
C’é­tait un choix rad­i­cal. Nous avons beau­coup par­lé du fonc­tion­nement de la langue, de la philoso­phie, car là-bas les gens tra­vail­lent et pensent de manière totale­ment dif­férente : ils n’ont pas du tout la même notion du temps et de la vie en général. C’é­tait nou­veau et fasci­nant pour nous. Par exem­ple, un jour, un paysan nous a ren­du vis­ite et nous a par­lé de l’âge des arbres. Il n’a pas dit : « cet arbre a tant d’an­nées », mais : « cet arbre est vieux de trois vies ».

Pour Wern­er la langue était comme un bloe de pierre dans lequel il faut tailler. C’est à la cam­pagne qu’il a réelle­ment dévelop­pé l’aspect con­struc­tiviste de son écri­t­ure. Il a pour ain­si dire dépouil­lé la langue de sa chair. Il l’a « puri­fiée » pour exprimer l’essen­tiel. À un moment don­né il a égale­ment renoué avec la sculp­ture des matières périss­ables. Il pul­véri­sait des os et gar­dait les déchets de viande, des abats de poules, vach­es.
cochons, cer­taines par­ties du lièvre. C’é­tait en même temps haute­ment esthé­tique et naturel.

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Ingeborg Orthofer
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