MIKE SENS : Hans Gratzer, avant de parler de Schwab… Quelle est la place que vous occupez dans le théâtre en Autriche ?
Hans Gratzer : Le Schauspielhaus de Vienne existe depuis 78. Dès Ie début, il nous semblait très important de monter de nouveaux auteurs dont on ne jouait pas les pièces en Autriche, comme Heiner Müller, Heiner Kipphardt, Elfriede Jelinek, Botho Strauss. Nous étions Ies premiers et les seuls à faire cela à Vienne. Il y a quatre ans, lorsque j’ai repris la direction du théâtre, que George Tabori avait assurée pendant quelques années, nous avons ouvert la saison avec Schwab. À l’époque, il était totalement inconnu. Ce fut une véritable tempête.
Au moment des répétitions, tout le monde disait : « Ce n’est pas possible, pourquoi monter un truc pareil ? » La plupart des comédiens n’avaient aucune de jouer ça, mais très rapidement, ils y ont pris goût. De toute façon, dès qu’on commence à travailler sur Schwab, ça prend vite des dimensions incroyables, c’est comme une drogue, même la langue qu’on parle dans la vie de tous les jours est « schwabisée ».