À propos de Wade in the Water 1, Cie 14:202
Voyage énigmatique vers la fin, traversée du désespoir jusqu’à l’acceptation ? Arrachement par une force invisible à l’existence humaine, « lévitation lunaire » ? – comme le suggérait un article du Monde paru en décembre 2016… Wade in the Water, dernière création de la compagnie 14:20, mêle comme à l’accoutumée de nombreux langages visuels pour étayer ses propos sur scène.
S’ils s’attaquent cette fois au grave sujet de la mort et du deuil, c’est en puisant leurs ressources dans plusieurs disciplines voisines : dans les forces vitales de la danse et plus largement de pratiques corporelles poussées au-delà des habituelles limites terrestres ; dans celles d’un jeu d’acteur proche du mime ; mais aussi dans la musique (originale) de l’improvisateur et trompettiste Ibrahim Maalouf ; et, bien sûr, dans ceux de la magie dont ils incarnent le renouveau.
Pionniers du mouvement artistique de la magie nouvelle, Clément Debailleul et Raphaël Navarro se sont rencontrés très jeunes au Festival CIRCa à Auch, dont ils furent lauréats en 1997. Pour ces fondateurs de la Compagnie 14:203 qui aiment jouer avec les artifices du spectacle vivant et les arcanes de l’illusion théâtrale, « la magie et son espace poétique permettent de renouer avec l’énigmatique ». Ils voient dans la magie nouvelle la possibilité d’un langage autonome et foisonnant, contemporain et populaire, susceptible d’entrer en dialogue avec d’autres écritures scéniques, comme la danse, le théâtre, le cirque, la marionnette, mais aussi la mode ou les arts numériques4… Avec Valentine Losseau, chercheuse-anthropologue au Collège de France, dramaturge de l’illusion5, et membre de la Cie 14:20 depuis son origine, ils travaillent à la rédaction d’un manifeste pour une Magie nouvelle.