Les metteurs en scène interrogés dans ce numéro « extérieur cinéma » avouent être séduits surtout par des histoires et des personnages inconnus au théâtre et découverts grâce au cinéma qui les rattache fortement au « contemporain ». Moins les images et les stars, ce sont les récits qui attirent par ce qu’ils apportent comme chargé de réel, mais aussi de liberté. Ici on les traite, dit-on, sans s’affronter à cette « tradition de la représentation » qui accompagne les textes classiques. Les scénarios disposent d’une virginité inconnue… Le cinéma raconte encore… des destins générationnels, des crises de société, des naufrages de l’histoire. Et ces histoires teintées de modernité captivent comme des sources concrètes, explicites et dépourvues de complexes pour parler du présent. Elles disposent d’une innocence étrangère au théâtre. En se les appropriant, ce n’est pas d’une compétition avec le cinéma dont il s’agit, mais d’un défi lancé à la scène.
Extérieur cinéma
« Shakespeare cherche son manger partout… » affirmait Ariane Mnouchkine et « faire théâtre de tout » c’était le désir d’Antoine Vitez. À travers les deux propos, Shakespeare et le théâtre moderne se rencontrent dans leur quête commune d’exploration extraterritoriale au point de l’ériger en principe de conduite de cet art et de ses artistes. Liberté de franchir les limites, de diversifier les sources et d’enrichir un acte théâtral désormais dégagé des contraintes ainsi surmontées – voilà l’organon d’un théâtre à même de récupérer…





















