Les adieux vénitiens de Goldoni

Les adieux vénitiens de Goldoni

Le 10 Mai 1991

A

rticle réservé aux abonné.es
Article publié pour le numéro
Théâtre testamentaire Oeuvre ultime-Couverture du Numéro 37 d'Alternatives ThéâtralesThéâtre testamentaire Oeuvre ultime-Couverture du Numéro 37 d'Alternatives Théâtrales
37
Article fraîchement numérisée
Cet article rejoint tout juste nos archives. Notre équipe le relit actuellement pour vous offrir la même qualité que nos éditions papier. Pour soutenir ce travail minitieux, offrez-nous un café ☕
À l’ombre de Goldoni

J’aime le théâtre de Goldoni avec pas­sion. C’est pour moi un mod­èle con­stant d’écriture. La démarche de cet homme est frater­nelle pour un homme de théâtre en quête de mod­èle : inven­ter un théâtre avec une troupe. C’est le théâtre que j’aime, arti­sanal, qui laisse voir ses charnières. On sent de quel bois il est fait. Les acteurs qui l’ont créé sont encore vivants der­rière les mots. De pièces en pièces, ter­res encore incon­nues, même en Ital­ie, se mêlent étroite­ment les vices et les ver­tus, l’honneur et la déri­sion, la mal­ice et la vacherie, la bien­veil­lance et la ten­dresse enfin dont nous avons tant besoin aujourd’hui pour vivre. Toutes ses pièces, il les avait en tête quand il écriv­it UNE DES DERNIÈRES SOIRÉES DE CARNAVAL. Il sait que c’est la dernière écrite à Venise pour des acteurs qu’il con­naît, pour la ville qu’il chérit et qu’il quitte à con­trecœur comme Anzo­let­to le per­son­nage der­rière lequel il se cache. Un long silence suiv­ra, celui du voy­age à Paris, puis une nou­velle vie, celle de l’exil d’où jamais il ne revien­dra. Au théâtre aus­si, on quitte des ter­res con­nues, famil­ières où l’on ne revient jamais. Que de « dernières » dont on se dit qu’elles ne seront pas les dernières, qu’on y revien­dra. On fait une grande fête et quelque chose meurt défini­tive­ment : le plaisir sim­ple d’une représen­ta­tion. (…)

Jean-Claude Penchen­at

L’UNE DES DERNIÈRES SOIRÉES DE CARNAVAL est une comédie qui peut sem­bler, à pre­mière vue, déroutante car der­rière un argu­ment apparem­ment d’une sim­plic­ité inat­ten­due, se pro­file un « je ne sais quoi », et un « presque rien » qui con­fèrent une éton­nante moder­nité dra­maturgique à cette his­toire de tis­serands réu­nis autour d’une table de jeu et d’un bon repas pour fêter la fin du Car­naval : pas de péripéties, ni de coups de théâtre, mais un entre­croise­ment sub­til de rap­ports et d’échanges humains à l’intérieur d’un groupe homogène. L’un des mem­bres de ce groupe, le dessi­na­teur Anzo­let­to, doit quit­ter Venise pour aller tra­vailler à Moscou, où il est invité par des arti­sans ital­iens.

A

rticle réservé aux abonné.es
Envie de poursuivre la lecture?

Les articles d’Alternatives Théâtrales en intégralité à partir de 5 € par mois. Abonnez-vous pour soutenir notre exigence et notre engagement.

S'abonner
Déjà abonné.e ?
Identifiez-vous pour accéder aux articles en intégralité.
Se connecter
Accès découverte. Accès à tout le site pendant 24 heures
Essayez 24h
Jean-Claude Penchenat
3
Partager
Myriam Tanant
Agrégée de l’Université, Myriam Tanant est professeur émérite en études Théâtrales à l’Université de la...Plus d'info
Partagez vos réflexions...
La rédaction vous propose
Mon panier
0
Ajouter un code promo
Sous-total

 
Artistes
Institutions

Bonjour

Vous n'avez pas de compte?
Découvrez nos
formules d'abonnements