Le symbolisme comme esthétique de la modernité

Le symbolisme comme esthétique de la modernité

À propos de la mise en scène de LA PRINCESSE MALEINE par Yves Beaunesne

Le 8 Juil 2002
À propos de la mise en scène de LA PRINCESSE MALEINE par Yves Beaunesne. Photo Véronique Vercheval
À propos de la mise en scène de LA PRINCESSE MALEINE par Yves Beaunesne. Photo Véronique Vercheval

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À propos de la mise en scène de LA PRINCESSE MALEINE par Yves Beaunesne. Photo Véronique Vercheval
À propos de la mise en scène de LA PRINCESSE MALEINE par Yves Beaunesne. Photo Véronique Vercheval
Article publié pour le numéro
Modernité de Maeterlick-Couverture du Numéro 73-74 d'Alternatives ThéâtralesModernité de Maeterlick-Couverture du Numéro 73-74 d'Alternatives Théâtrales
73 – 74
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À pro­pos de la mise en scène de LA PRINCESSE MALEINE par Yves Beaunesne

LA DIFFICULTÉ avec Maeter­linck, depuis qu’avec sa mise en scène his­torique d’INTÉRIEUR en 1985 Claude Régy l’a magis­trale­ment extrait de son long et injuste pur­ga­toire, tient peut être à une con­tra­dic­tion qu’on ose rarement for­muler tant elle effraie tous ceux qui s’y con­fron­tent : com­ment d’un côté ren­dre compte de l’ancrage « sym­bol­iste » – qua­si mal­lar­méen – d’une œuvre enrac­inée dans les polémiques de son époque, avec son « épistémè », ses « con­di­tions de pro­duc­tion », auraient dit d’une seule voix les dis­ci­ples d’Althusser et de Fou­cault ; et, de l’autre, trou­ver un juste équiv­a­lent con­tem­po­rain de sa moder­nité (j’oserais presque dire : « avant-gardiste ») qui échappe au folk­lore des ombres cré­pus­cu­laires, du flou nabi et de la dés­in­car­na­tion ?

Avec Claude Régy, Denis Mar­leau, Julien Roy et peut-être Olivi­er Wern­er (dont la mise en scène de PELLÉAS ET MÉLISANDE fut favor­able­ment saluée en 1997), Yves Beaunesne fait par­tie en tout cas de ceux qui se posent les bonnes ques­tions : sa mise en scène de LA PRINCESSE MALEINE en témoigne de toute son onirique étrangeté.

Révolues les toiles peintes aux frondaisons indé­cis­es et aux loin­tains don­jons embrumés, abo­lis les tulles opaci­fi­ants et les con­tre-jours sys­té­ma­tiques réduisant l’acteur à la sil­hou­ette ! Thibaut Van­croe­nen­broek, le scéno­graphe d’Yves Beaunesne, a quant à lui choisi le plateau nu : un immense plan incliné, noir mat, à l’incurvation légère­ment con­cave et sen­si­ble­ment relevée aux angles supérieurs, ouvrant au loin­tain sur une béance obscure et mys­térieuse qui évoque l’abîme et le risque du néant. Un « espace vide » délim­ité comme un fief, une île en son rad­i­cal isole­ment, un champ de bataille, une terre rav­agée, incendiée, dévastée, comme la « gaste terre » – « the waste land » – des romans du cycle arthurien. C’est le roy­aume d’Ysselmonde, un micro­cosme féo­dal fic­tif dont la syl­labe cen­trale fait son­ner l’adjectif « seul » – comme une con­damna­tion – et qui sem­ble dédié à la com­mé­mora­tion de la reine Yseult, dont Maleine, comme avant elle Juli­ette et Ophélie, per­pétue le sac­ri­fice sur l’autel éter­nel des irré­press­ibles amours con­trar­iées. Sur cette scène-autel conçue comme un espace men­tal, s’organisera la survie, puis se déploieront les règle­ments de compte, les rites sac­ri­fi­ciels, le tri­bunal de la jus­tice imma­nente et surtout, plus con­crète­ment, leur représen­ta­tion théâ­trale.

Du cor­ri­dor médié­val au ter­rain vague

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Yannic Mancel
Après l’avoir été au Théâtre National de Strasbourg puis au Théâtre National de Belgique, Yannic...Plus d'info
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