Le grand format n’existe pas. Il n’est de grand que dans un rapport de proportion, dans un ordre de comparaison face à une habitude ou une attente moyenne. Une convention se voit bousculée, et un standard étiré, élargi, amplifié. Un cadre saute, une norme s’abolit par et dans un objet qui tient à la fois de l’énormité et de l’anormalité, peut-être de l’anomalie ou même de l’anomie. Hors-norme, le grand se met hors la loi. Il porte atteinte au juste milieu du « jamais trop, toujours assez », affole la sagesse et dérègle la « pensée de midi » (Paul Valéry). Conçu comme rythme, il prend le pouls de l’art et oppose l’expansion à la contraction sur le modèle de la diastole et de la systole, aux antipodes du repli frileux sur les formes brèves qui elles-mêmes entendent dénoncer son arrogance… Frédéric Maurin, extrait de la préface, le grand et ses paradoxes.
Le grand et ses paradoxes
LE GRAND FORMAT n’existe pas. Il n’est de grand que dans un rapport de proportion, dans un ordre de comparaison…